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Les dinosaures avaient des puces !

Il y a 165 millions d’années les puces grattaient les dinosaures !

Selon un article paru dans la revue britannique Nature le 1er mars 2012, des paléontologues ont retrouvé des fossiles de puces géantes dans les provinces chinoises de Mongolie intérieure et du Liaoning (qui jouxte la Corée du Nord). Les puces sont des insectes de l’ordre des Siphonaptères. Ce sont des ectoparasites, c’est à dire des parasites externes qui vivent sur la surface corporelle d’animaux vivants.

Dinosaures.

Ces fossiles de puces sont trois à quatre fois plus gros que nos parasites actuels. Ces puces étaient incapables de sauter. Elles se nourrissaient probablement du sang de petits dinosaures il y a environ 165 millions d’années.

< Puce géante femelle du milieu du Jurassique moyen (Mongolie intérieure, Chine).

Les neuf fossiles de puces datant du Crétacé inférieur (soit environ 125 millions d’années) et du Jurassique moyen (quelque 165 millions d’années) sont les plus anciennes puces fossiles identifiées à ce jour.

En mesurant 8 à 15 mm de long pour les mâles et de 14 à 20 mm pour les femelles, ces fossiles montrent que ces parasites étaient « sensiblement plus grands » que les puces actuelles.

Bien que ces fossiles soient encore en attente de classification officielle, les paléontologues ont déterminé qu’ils appartiennent à trois espèces distinctes de puces, mais possèdent toutes les trois ont bien les traits caractéristiques des puces.

Dinosaures.

Selon les paléontologues, la caractéristique la plus impressionnante de ces fossiles est le siphon long et cranté, destiné à percer l’épiderme de leurs proies et à sucer leur sang. Des éléments qui les rapprochent des siphonaptères, des parasites munis d’un siphon et dépourvus d’ailes. Une classe qui regroupe les quelques 2000 espèces de puces modernes.

< Puce male géante du Jurassique moyen (Mongolie intérieure, Chine).On remarque bien les pièces buccales allongées et les griffes spécialisées pour s'agripper sur les poils ou les plumes, de dinosaure notamment.

A cette époque géologique, les premiers mammifères étaient diversifiés et abondants et ils sont bien représentées dans les fossiles du Jurassique et du Crétacé des régions chinoises où ont été trouvé les fossiles de puces.

Seulement comme la taille des puces et la robustesse de leur appareil buccal ne semble pas s’accorder avec la taille des mammifères recensés à l’époque. Les paléontologues en déduisent qu’elles vivaient aux dépends d’hôtes couverts de fourrure ou de plumes, plutôt que de mammifères à la peau nue ou écailleuse.

«Ces puces qui n’avaient pas encore de pattes sauteuses ne devaient pas s’attaquer à des petites bestioles», estime André Nel, paléontologue du Muséum de Paris. Par ailleurs, l’épaisseur, la taille et l’orientation des poils microscopiques couvrant les pattes des parasites, ainsi que leurs griffes « sont des structures spécialisées » qui confirment cette hypothèse selon l’étude, dirigée par l’entomologiste André Nel.

Dinosaures.

< Puce géante mâle du Crétacé inférieur (Province du Liaoning, Chine).

En conclusion, il semble tout à fait possible que les puces se soient nourries du sang des petits dinosaures à plumes qui ont fait la réputation des gisements de fossiles chinois où elles ont été découvertes.

« Ce type de découverte est inespérée. Les cendres volcaniques qui se sont déposées sur le lac étaient froides et les insectes ont été lentement englués dans la boue » conclue le paléontologue André Nel.

Huang et al. 2012, Nature.

Puce.

 

Fossile de puce femelle du Jurassique (photo : D. Huang et al, Nature).

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