Zhenyuanlong suni
Le dinosaure Zhenyuanlong est un dromaeosauridae qui a vécu au début du crétacé, il y a 125 millions d’années, dans la province de Liaoning, dans le nord-est de la Chine, plus exactement près de Sihedang. C’est un des plus grands dinosaures à plumes découverts à ce jour, il devait peser une vingtaine de kilogrammes, pour une longueur d’ 1,60 à 1,70 et même 2 mètres en comptant les plumes de la queue. Les plumes se révèlent particulièrement complexes.
Le fossile est long de deux mètres de long, et il est extrêmement bien conservé. Le site paléontologique est le fond d’un ancien lac, dans la formation géologique de Yixian comprise dans celle de Jehol (biota de Jehol), datant de l’Aptien, où de nombreuses autres espèces de dinosaures ont déjà été découvertes, comme le Sinosauropteryx. C’est un dépôt sédimentaire qui contient des fossiles d’une grande diversité, souvent très complets (appelé par les scientifiques « Lagerstättes »). Son nom signifie « dragon de Zhenyuan », en l’honneur de son découvreur qui en a permis l’étude, M. Zhenyuan Sun.
Le fossile de Zhenyuanlong suni
Le fossile de ce dinosaure est tellement bien préservé que les scientifiques ont été capables de reconstituer son impressionnant plumage, depuis les minuscules plumes de sa tête et de son cou jusqu’aux larges plumes de sa queue et de ses ailes. On peut vérifier la présence de plumes autour de la tête, du cou, du dos, de la partie supérieure de la queue supérieure et de l’avant du torse.
Il s’agit probable un sub-adulte, certains os ne sont pas complètement soudés les uns aux autres, comme on peut le voir au niveau des arcs neuraux du sacrum. L’individu est assez mature, toutefois, que les vertèbres sacrales les plus postérieures sont fusionnés les uns aux autres, les vertèbres caudales et certaines vertèbres dorsales sont fusionnés.
Tête fossile du dinosaure Zhenyuanlong
Pour le paléontologue Steve Brusatte, de l’université d’Edimbourg, qui a dirigé les recherches, la fonction de ses ailes est un mystère, « mais elles devaient probablement être utilisées pour des parades sexuelles, comme les paons se servent des plumes de leur queue pour courtiser les femelles. » Ou toujours selon ce scientifique, un outil pour couver des oeufs.
Comme c’est un dromaeosauridae, il fait partie de la même famille de dinosaures que le célèbre vélociraptor, mais il est bien plus ancien, de 40 à 50 millions d’années. Zhenyuanlong n’est pas le plus ancien dinosaure à plumes connu. Il est une pièce de plus dans le puzzle de l’origine de la plume et du vol.
Patte fossilisée de Zhenyuanlong avec des plumes et griffes
Les dromaeosauridae du Liaoning comprennent cinq genres, dont certains peuvent inclure plus d’une espèce : changyuraptor, graciliraptor, microraptor, sinornithosaurus et tianyuraptor. Ce sont surtout de petits animaux, pas beaucoup plus grands qu’un chat domestique ou qu’un chien de taille moyenne. Ils avaient de longs membres antérieurs et de vastes réseaux de plumes à ailettes. La seule exception est le seul spécimen connu de tianyuraptor, qui appartenait à un animal beaucoup plus grand qui a approché deux mètres de longueur du corps, et qui possédaient des avant-bras qui mesurent seulement environ la moitié de la longueur des membres postérieurs.
Aile avec plumes fossiles de Zhenyuanlong suni
Ce nouveau taxon augmente également la diversité des dromaeosauridae du Liaoning, et donne une preuve supplémentaire que dromaeosauridae aux bras longs et aux bras courts peuvent avoir coexisté au Crétacé inférieur. Cela révèle aussi une grande quantité d’homoplasie (similitude d’un état de caractère chez différentes espèces qui ne provient pas d’un ancêtre commun), ce qui complique la phylogénie des dromaeosauridae et indique que les taxons du Liaoning peuvent ne pas former leur propre clade distinct.
Plumes fossiles de dinosaure
Il y a plus de 50 paraviens non-aviens actuellement connus à partir de fossiles, ceux-ci présentent une grande variété de tailles, d’ostéologie, de proportions des membres, et de revêtement tégumentaire. La découverte d’un dromaeosauridae aux bras courts avec de grandes ailes composées de couches de plumes ajoute une morphologie non constatés antérieurement.
La découverte a été présentée dans la revue scientifique Scientific Reports (Nature) en juillet 2015 par Junchang Lü et Stephen L. Brusatte.